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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 00:06

 

vant de retourner sur ses pas, le commissaire reste un moment dubitatif. En dehors de l’heure à laquelle s’est produite l’explosion et du nom du propriétaire de la vigne où elle a eu lieu, le déplacement au village ne lui a pas enseigné grand chose.

Du côté de Cassini, il n’y a rien à apprendre pour le moment. Philip note de l’interroger dès que possible, puis il remonte tranquillement la Grand-rue. En approchant de la Renault il entend le bourdonnement caractéristique du téléphone de voiture. Du coup il se met à courir pour le décrocher à temps.

— Allô ! … allô ? … Oui ? C’est toi Camille ?

— Philip ! qu’est-ce que tu fous ? ça fait dix minutes que j’essaye de te joindre. Tu es où ?

— A Martillac. J’enquête.

— Laisse tomber l’enquête. Tu as eu le nez creux de me faire appeler la Préfecture. Paris prend le relais. On nous envoie des huiles de la brigade anti-terroriste. Par avion militaire s’il vous plaît ! Ils seront sur place vers midi.

— Wouh ! Ils mettent le paquet dis donc !

— Tu sais qu’en ce moment chaque événement qui peut être lié au terrorisme est pris hyper au sérieux. Il est possible qu’E.T.A. prépare quelque chose sur le territoire. Ou bien les super flics ont décidé de se faire mousser ? Hein ! Ça fout !… S’ils veulent prendre le turbin à notre place tant mieux ! Nous on s’en tape après tout, c’est pas le boulot qui manque.

— Qu’est-ce que je fais alors ?

— Ecoute… Moi je suis crevée. Puisqu’il n’y a plus d’enquête ça ne sert à rien que je m’appuie du rab de permanence. Dis à Greg de revenir au bureau que je puisse enfin me mettre au pieu. J’ai pas dormi plus de trois heures d’affilées depuis la planque de vendredi. Et puis toi, tu n’as qu’à faire comme tu le sens. Continue de jouer à Zorro si ça te chante mais renvoie-moi Bernardo !

La comparaison déclenche le rire du commissaire. Décidément la femme flic a des façons bien à elle de faire passer ses messages. Ou bien est-ce la preuve qu’elle manque réellement de sommeil ?

— D’accord Kam ! On fait comme ça ! Et bonne nuit alors !

Il regarde sa montre, elle indique dix heures quarante-cinq, le soleil brille, éclatant, dans un ciel vierge de tout nuage. Drôle d’heure pour souhaiter bonne nuit à quelqu’un. Mais voilà, il y a des métiers qui marchent comme ça… celui de flic en est un.



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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 00:05



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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 07:00

 

Un greffier orgueilleux, sans doute un peu matois,

passait ses matinées au bord d’une fontaine,

étendu, l’œil mi-clos, apparemment courtois, 

couteaux rangés dans les mitaines.

 

Du haut de sa margelle, il matait l’air blasé

les chats industrieux et les chats amoureux,

les uns allant commettre leurs tâches malaisées

et les autres se rendre heureux.

« Tant d’énergie gâchée à aller et venir

à miauler d’inepties ou de télé à chat,

alors que tous pourraient tranquillement dormir… »

Voilà à quoi pensait notre aimable pacha.

 

Sur ce, il baille large, s’étire longuement,

il y met tant d’ardeur qu’il en perd l’équilibre !

dans l’eau de la fontaine il chute lourdement

laissant itou sa place libre.

 

Avis aux clabaudeurs ! Il n’est jamais facile

de se trouver ainsi baignant le cul dans l’eau,

la critique est aisée mais l’art est difficile,

minet madré devient piteux matou falot.

 

 

Chavardé pour les Impromptus Littéraires


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3 juillet 2009 5 03 /07 /juillet /2009 00:02



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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 00:02

 

e client du café ne daignant pas le renseigner, Philip interroge le patron du regard. Celui-ci se met à rire de bon cœur.

— Ne faites pas attention, ces deux là, ils sont fâchés depuis si longtemps qu’ils ne savent même plus où ils habitent ! Pour aller chez Cassini, c’est pas compliqué. Vous retournez vers la sortie du village et c’est-y à droite, vous ne pouvez pas vous tromper, c’est la dernière maison vieille. Elle a des volets verts.

Philip sort un billet de cinq de sa poche.

   Merci. Tenez, faites-moi un café bien serré.

 

Le commissaire parcourt à pied la centaine de mètres qui le sépare de l’extrémité de la rue principale. L’expresso qu’il vient d’avaler lui a donné du cœur au ventre. Il repère la bâtisse qu’on vient de lui décrire et s’avance dans une cour carrée. Une femme mal fagotée est en train d’étendre sa lessive.

— Madame !

Comme elle ne réagit pas l’inspecteur se rapproche en se raclant la gorge.

— Madame ! S’il vous plaît !

Subitement la femme fait volte-face laissant échapper d’une panière d’osier des linges qu’elle s’apprêtait à mettre à sécher.

— Oh ! vous m’avez fait peur !

— Excusez-moi Madame, je me suis manifesté mais vous ne m’avez pas entendu.

— J’étais dans la lune. Vous m’avez fait une belle frayeur.

Confus, Philip ramasse un torchon tombé à terre et le lui tend.

— Je suis désolé.

Rassurée de la sollicitude du visiteur la bonne femme fait l’effort d’un sourire :

— Ce n’est pas bien grave, vous m’avez surprise. Elle secoue le bout de tissu… Zut ! il est bon à relaver celui-ci. Il y a tant de poussière dans cette cour. Puis s’interrogeant sur la présence de l’homme : Vous cherchez quelque chose ?

— Je voudrais voir Monsieur Cassini.

— Ah ! mais il est sorti aujourd’hui. Il est parti à Auch de bonne heure avec Madame. Ils seront absents toute la journée.

 

Bordiga fronce les sourcils. Cette affaire commence bizarrement. Par quel bout va-t-il prendre l’enquête ? Pour le moment il n’en a aucune idée. D’un geste il salue aimablement la lavandière

— Ça ne fait rien. Je le verrai une autre fois. Excusez-moi pour le dérangement Madame, passez un bon dimanche.

— Y-a pas de mal Monsieur… bon dimanche à vous aussi.



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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 00:04



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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 00:02

 

Je voudrais aborder dans les lignes qui suivent

une fable qui va vous sembler explétive.

Elle est imaginaire, poétique, sensible

aux âmes simples des enfants, fort accessible :

 

En scène, un chat fada encombré d’un barda,

de boîtes de pinceaux, sur la tête un bada,

un chat qui vadrouillant dans la jolie campagne

qui va par les chemins d’un pays de cocagne.

 

Quand il s’arrête net, c’est qu’il a sous les yeux

une de ces bestioles que l’on dit du bon Dieu.

Il lui parle gentil, explique sa mission :

« J’ai fonction de compter les gens de la nation,

de l’arrondissement et de tout le canton !

Afin de recenser je dois peindre un bouton

sur ton dos. »… Pour respecter la loi

l’insecte laisse faire une première fois.

 

Comptable pitoyable mais autrement zélé 

le chat pointe et repointe les bestioles ailées

si bien que les livrées en principe écarlates

deviennent constellées de petits points noirâtres.

 

Voilà la vraie raison pour quoi les coccinelles

par la grâce d’un chat sont devenues si belles.

 

Quant à savoir le cas spécial des dalmatiens

faut demander à Sebarjo, l’ami des chiens !

 

 

Chavardé pour les Impromptus Littéraires


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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 00:00



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28 juin 2009 7 28 /06 /juin /2009 00:04

 

ur ces entrefaites, Philip rejoint la Laguna et il fait la manœuvre pour s’engager sur la route qui mène à Martillac. En fait, le village est tout proche. Pas plus de deux kilomètres en ligne droite. Il trouve à se garer sur la petite place de l’église justement en train de sonner l’appel des fidèles à la messe du dimanche. Quelques femmes se pressent pour se rendre à l’office.

 

Le policier pousse la porte de l’unique café et il salue la compagnie.

— Messieurs bonjour ! … Commissaire Bordiga de la police de Bordeaux. J’enquête à propos de l’accident qui a eu lieu ce matin non loin d’ici. Quelqu’un a-t-il vu quelque chose ?

Les clients accoudés au comptoir se jettent des coups d’œil. Dans la salle, un type sans âge assis devant un ballon de rouge marmonne entre ses dents.

— Ça a pété, ça a cramé puis les pompiers sont arrivés. J’ai tout vu depuis chez moi.

Philip s’approche de la table où se tient l’homme qui vient de s’exprimer. Il a tout l’air d’un vigneron, son visage est couperosé et son front dégarni tanné de soleil.

— C’était vers quelle heure ?

— Sept heures.

— Vous dites que ça a pété. Ça a fait du bruit ?

— Dame ! un gros bang, comme leurs avions…

Derrière le comptoir le patron confirme.

— C’est-y vrai. Y-a eu un sacré boucan ce matin. Même que j’ai dit à ma femme qu’ils faisaient des essais le dimanche maintenant !

— Des essais ? Demande Bordiga. Quels essais ?

— Bé ! à Saucat. A l’aérodrome militaire.

Le commissaire reformule sa question mais cette fois en s’adressant au mastroquet.

— Vous-vous souvenez de l’heure ?

— Un peu avant sept heures. J’étais encore en haut et j’ouvre le rideau à sept heures. C’était pas un jet alors ?

Tentant de satisfaire la curiosité de son auditoire Bordiga s’emmêle en ne voulant pas trop en dire :

— Non, ça vient d’une bagnole… à la sortie du village. Euh…  Elle a brûlé. L’incendie a fait exploser le réservoir d’essence.

Le vieux qui a été témoin de la scène proteste.

— Sûrement pas ! Ça a pété d’abord. Y-a eu de longues flammes claires comme aspirées vers le haut. Et seulement après une fumée noire et épaisse. J’ai tout vu… Ça cramait fort quand les pompiers sont arrivés.

— C’est vous qui les avez prévenus ?

— Sûrement pas… Faut voir si ça serait pas le Cassini qui les aurait téléphoné. Il ricane et ajoute : la vigne c’est une pièce à lui.

— Où on peut le trouver ?

— Ah ! ça ! ...

Le type a un sourire sardonique comme s’il était bien content d’avoir balancé le nom de Cassini dans une affaire de police. Soudain, pour signaler que l’entretien a assez duré, il détourne le regard, porte son verre à ses lèvres et boit une courte gorgée.

Le commissaire  insiste :

— Il habite où ce Cassini ?

Mais rien à faire, il n’obtient qu’une réponse sibylline, à peine marmonnée :

— Bon Dieu ! … Qui le sait ? …


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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 00:01



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