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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 00:02



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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 00:05

 

La première représentation c’est l’univers à zéro dimension :

On imagine un point. Un point théorique, sans aucune substance, sans aucun référent. Un point indéfinissable, qui n’est même pas issu d’un croisement entre deux lignes. Est-il figé ? rien n’est moins sûr, mais en tout cas il n’est pas en mouvement.

Ce point détermine l’origine de la poésie ainsi que la géométrie de l’univers avant le temps de Planck.

 

La seconde représentation c’est l’univers à une dimension :

Voilà la ligne… imaginaire bien sûr. Une ligne qui ne possède rien d’autre qu’une direction indéterminée puisque nous la concevons en dehors de tout référentiel. La première dimension se résume à une simple notion de spin, un peu comme le fil du roman.

Dès lors, on peut commencer à causer d’arithmétique et aborder la plupart des questions philosophiques.

 

La troisième représentation c’est l’univers à deux dimensions :

Deux lignes toujours immatérielles mais dont les directions divergent. Il n’en faut pas plus pour envisager le plan. Intrinsèquement celui-ci dispose d’un formidable potentiel. Il détermine le calcul et il génère la géométrie Euclidienne. A partir de sa conception il nous fait appréhender la notion d’aire.

Le théâtre s’y installe spontanément ; dans un élan un peu fou les nombres qui s’alignaient bien sagement le long de notre première dimension se mettent au carré comme des soldats au garde-à-vous ; les mathématiciens en tirent des dérivées, les arpenteurs y mesurent des surfaces ; les comptables se mettent frénétiquement à établir l’impôt.

 

La quatrième représentation c’est l’univers à trois dimensions :

Alors là, excusez du peu, mais on touche à la perfection. Nous retrouvons enfin les références qui gouvernent notre perception de l’espace : la longueur, la largeur et la profondeur, plus pragmatiquement les axes x, y et z qui définissent les coordonnées spatiales dans lesquelles nous baignons.

Cette soudaine capacité de l’univers à se contenir autorise sa structuration. La matière y trouve sa place et ce qu’il y a entre la matière également. Non content  de  définir son volume, cet espace quasi-cohérent nous impose sa courbure de façon évidente, alors qu’elle était à peine suggérée dans les représentations précédentes. Fermé, ouvert ou infiniment plat, quelle que soit sa forme finale, il nous est étrangement familier. Dans la troisième dimension on se sent bien dans ses pantoufles et on suppute l’imminence du spectacle.

 

La cinquième représentation est un tout petit peu plus compliquée ; c’est l’univers à trois dimensions plus une :

Patatras ! … c’était décidément trop beau pour durer ! Car voilà que le temps est venu… Et avec lui le mouvement, l’accélération. Cause ou effet, les forces endogènes de la structure s’expriment dans toute leur splendeur : la gravitation, certainement la plus étrange ; l’interaction nucléaire faible produite par la désintégration radioactive de l'atome ; le fameux effet électromagnétique mis en évidence par Faraday ; et la bizarre interaction nucléaire forte qui assure la cohésion des noyaux atomiques par le biais de « gluons » aussi curieux que singuliers.

Vivent les quarks et des leptons ! les particules élémentaires, les trains d’ondes qui se déplacent aussi vite qu’il est possible… sans oublier leurs équivalents d’antimatière !

Insensiblement la cinquième représentation se dérobe à la compréhension. C’est le temps de la science-fiction.

 

A la sixième représentation l’univers a combien de dimensions au fait ?

A partir de la théorie des quanta les mathématiciens élaborent des hypothèses. D’après des calculs compliqués, un univers concret regroupant 11 dimensions serait parfaitement cohérent. Cela donne à penser qu’il est probable que notre perception de la réalité soit considérablement tronquée et que par conséquent nous soyons définitivement incapables de nous en faire une représentation synthétique.

Eh oui les enfants ! Il faut admettre que sans l’artifice mathématique il n’y a pas de progrès possible dans la connaissance cosmologique. Ce sera donc le postulat de la leçon du jour : tout est relatif.

 

Alors ? Est-ce la fin des représentations… ? Nenni !

 

Pour la septième représentation, ça joue !

Bin ouais quoi, maintenant que le décor est planté, que la genèse est achevée, et qu’en plus on est dimanche, comme le veut l’usage on va se reposer quelques heures en attendant le début la vraie représentation, celle donnée par les hommes.

 

C’est seulement par la suite qu’on verra ce qu’on a fait

et alors peut être qu’on verra que ce qu'on a fait est bien…

 

 

Rafistolé pour les Impromptus Littéraires


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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 00:03



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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 00:02

 

En moins de quarante huit heures les sœurs Ravières traversèrent la France du nord au sud en suivant presque tout le temps le maillage des autoroutes. D’un commun accord elles décidèrent d’éviter de passer par Paris, effrayées d’avoir à supporter la vision des corps atteints par le mal mystérieux dont le nombre devait être impressionnant dans la gigantesque agglomération. Ce fut donc  par Reims, Troyes, Dijon, Lyon, Valence, Avignon… qu’elles transitèrent progressivement. Durant tout ce voyage elles dépassèrent fréquemment des véhicules aussi immobiles que leurs occupants. A aucun moment elles n’aperçurent une voiture en mouvement, ni un seul être humain éveillé.

Cet environnement n’engageait ni à la flânerie ni au tourisme. C’est pourquoi les deux jeunes femmes réduisirent les arrêts au strict minimum : des pauses régulières pour se décontracter, s’alimenter de gâteaux secs et se désaltérer ; des haltes obligés afin de siphonner l’essence nécessaire au fonctionnement de la moto en se servant dans les réservoirs des autos stationnées, ceci au grand dam d’Ada qui, contre tout ses principes, avait l’impression de voler son prochain ; enfin au crépuscule, une étape étrange dans un hôtel totalement désert situé en dehors de l’autoroute où les deux sœurs avaient passé une courte nuit dans des conditions presque convenables.

 

Il faut dire que pendant le séjour forcé à l’aéroport, ni Ada ni Dana n’avaient pu imaginer en vérité ce qui se passait au dehors. Jusqu’à présent ni l’une ni l’autre n’avait eu de contact avec les hommes-cartons. Mais maintenant elles étaient confrontées de plein fouet à la réalité en dehors du lieu préservé où elles avaient vécu avec leurs homologues retenus dans le terminal. Là où elles avaient cohabité avec des gens bien vivants dont elles avaient fait la connaissance pendant le délai de quarantaine. Elles s’y étaient fait des amis et vaille que vaille elles avaient continué à vivre en société même si la situation restait tout à fait inhabituelle.

 

Désormais elles ne pouvaient plus compter que sur elles-mêmes. L’angoisse les saisissait à la gorge lorsqu’elles se demandaient ce qu’elles allaient découvrir en arrivant au mas familial, à Congénies. Si comme tout le laissait penser, la catastrophe avait également touché leur village ce jour maudit où elles avaient atterri à Londres, elles devaient s’attendre au pire.

 

Alors elles y pensaient sans oser en parler.

Les dimanches au mas étaient écrits sur du papier à musique : toute la famille se réunissait dès le matin pour les besoins du culte puis c’était autour de la grande table de la salle à manger que l’on partageait le déjeuner de midi. Ce jour en particulier, on garderait une part du plat principal pour les deux voyageuses dont le retour était attendu plus tard dans la soirée.

Outre les parents, il y aurait leurs deux autres sœurs, Sara et Maya, les beaux-frères et bien sûr les enfants si bruyants et tellement vivants qu’il était inconcevable de les imaginer atones, mous ou  tout simplement inactifs.



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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 00:02



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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 00:06



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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 00:02



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28 avril 2009 2 28 /04 /avril /2009 00:01

 

De la rue des Rosiers à la Villa Biron,

c’est dès potron-minet qu’elle fait des affaires

la chatte de Saint-Ouen. Très tôt, elle s’affaire

autour des bibelots, des trucs, des brimborions.

 

Ici une breloque, là un fier macaron,

des bric-à-brac de brocs, des cacailles d’enfer,

des machins provenant de tous les hémisphères,

des bébelles en vrai ! … un schmilblick presque rond !

 

Chineuse, elle recherche l’objet inattendu,

le parfait rossignol, le précieux chingodu,

le bidule qui ravira tous ses espoirs…

 

mais le matin arrive et une fois de plus

à défaut d’amusoire, de brol, de vistemboir,

elle n’apportera au foyer que des puces.

 

 

Ecrit pour les Impromptus Littéraires


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27 avril 2009 1 27 /04 /avril /2009 00:04




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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 00:08

 

Avec un plafond de ciel toujours bas, un temps humide et frisquet, Londres dépeuplée ne ressemblait plus en rien à la grande ville commerçante et affairiste qu’elle était autrefois.

Dana et Ada cherchaient un moyen d’échapper à ce cloaque. Après s’être concertées, elles tombèrent d’accord pour emprunter une grosse moto qui s’était couchée à un feu rouge et dont le conducteur avait dû être désarçonné et emporté un peu plus loin au moment où la vie s’était mystérieusement figée.

La cadette enfourcha d’autorité la machine tandis qu’Ada montait à l’arrière en l’exhortant à la prudence, lui demandant de rouler à vitesse réduite et surtout de ne pas faire la folle comme elle en avait la fâcheuse habitude dès qu’elle se trouvait à cheval sur un deux-roues à moteur.

Il faut dire que Dana a la passion de la moto, et si jusqu’à présent elle n’a pas encore eu l’occasion de se payer une grosse cylindrée (à cause de finances toujours insuffisantes), elle a fréquenté régulièrement un club situé près de Nîmes où elle a appris à piloter toutes sortes de machines. C’est bien la raison pour laquelle ce jour là elle était toute à sa joie de pouvoir conduire à sa guise en slalomant avec habileté entre les automobiles figées tout au long des boulevards du centre ville.
Pour une fois qu’elle avait l’ascendant sur sa sœur elle ne s’en privait pas. Sa seule concession fut d’accepter de porter un casque, lorsqu’en passant devant la vitrine d’un magasin idoine Ada l’avait sommée de s’arrêter pour en récupérer une paire.

 

Ensuite elle s’appliqua à faire vrombir le moteur sans plus se préoccuper des recommandations de prudence que ne cessait de lui prodiguer son aînée puisqu’elle ne les entendait plus à travers l’épaisse coque du casque. Elle roula sans crainte ni retenue, presque en jubilant, d’abord au pifomètre, en direction du sud puis plus précisément vers Folkestone dès que fut indiquée la route qui menait au passage transmanche.

 

Le voyage sous-marin s’avéra encore plus simple qu’elle l’avait imaginé. En effet, entre les deux tunnels consacrés aux voies de chemin de fer, il existe une troisième galerie carrossable destinée à l’accès des équipes d’entretien et des véhicules de secours en cas d’accident ou d’incendie. C’est ce chemin que les filles empruntèrent d’une seule traite, un peu angoissées quand même par l’obscurité qui régnait dans le long tube rectiligne et avec la hâte de retrouver la lumière de l’autre côté, sur la douce terre de France.

 

Au gré des kilomètres parcourus, Ada gagnait en confiance. Elle se sentait quelque peu enivrée par l’illusion d’être emportée à vive allure vers un ailleurs étrange. Confortablement installée derrière sa petite sœur, faisant corps avec elle, les bras lui entourant la taille et le buste épousant son dos, elle comprenait mieux les raisons qui poussaient les motards à pratiquer leur sport de loisir avec tant de passion.



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