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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 00:06

 

omme prévu le commissaire ne reste pas longtemps seul à veiller sur la scène morbide. Au loin une sirène de police se manifeste. C’est ce con de Greg… Il ne sera jamais adulte ! Il a sûrement affrété la Laguna rien que pour se faire mousser. Les deux notes aiguës se font assourdissantes puis elles cessent subitement. Le gyrophare de la Renault précède le car de police.

 

Philip fait signe aux nouveaux venus de se ranger à l’entrée de la vigne, là où c’est plus large, puis il engueule son subordonné :

— Tu ne peux pas t’empêcher de faire le mariolle ! Avec tes conneries tu vas faire rappliquer tout ce que le canton compte de curieux.

— Oh ! ne sois pas rabat-joie. Pour une fois que je pouvais conduire autre chose que la pétrolette, j’ai pas résisté. Putain ! … cette caisse c’est un vrai régal à piloter, surtout avec la sirène !

Philip n’insiste pas. Il salue le sergent et les hommes qui descendent du car.

— Je vous laisse le soin de garder le périmètre. Tenez les badauds à distance. Compte tenu du manque de discrétion de mon collègue ça va pas tarder à rappliquer.

Le policier porte la main à son képi, plus par réflexe que pour saluer véritablement.

— A vos ordres commissaire. On laisse passer qui ?

— Les gars du labo et le légiste.

— Entendu.

— Si c’est possible, faites-vous relever après quatorze heures.

Il désigne son inspecteur du bout de l'index et ajoute :

— Le lieutenant Mayoral va rester avec vous.

S’entendant nommé, Greg réagit vivement :

— Et merde !

Bordiga insiste cyniquement :

— Hé ? … T’es jamais content toi ! Tu voulais prendre l’air ce matin. Eh bien tu vois, tu es dehors !

— O.K.…. O.K., c’est toi le patron.

— Aboule les clés de la Renault.

L’inspecteur se fend d’une nouvelle grimace de dépit :

— Ça, j’en étais sûr… Décidément, j’ai tout faux sur ce coup… Ce matin je sentais bien que ce serait pas ma journée !

Adoptant un ton excédé, Bordiga montre du doigt l’endroit où les deux flics ont trouvé une mort atroce.

— Hé  Ho ! Relativise un peu quand même ! … Tu vois, par-là, il y en a deux pour qui ce n’était pas le bon jour… vraiment pas le bon jour !


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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 00:02



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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 00:05

 

Dans le petit boudoir de Mademoiselle Chô

tu te sentiras bien, tout est fait pour y plaire,

à toute heure, le jour y est crépusculaire,

même à la méridienne quand le soleil est chaud.

 

L’endroit est situé boulevard des Maréchaux,

la geisha est gracieuse, l’amour est tutélaire

les actions engagées parfois spectaculaires,

un refuge idéal pour ton cœur d’artichaut ;

 

à l’abri des regards et des qu’en-dira-t-on,

curieux de ses tétons et de ses courts petons

tu n’auras de repos de la déshabiller,

 

alors, dissimulé par les moucharabiehs

tu connaîtras enfin l’exaltation suprême :

le sonnet au haïku ! … ça vaut tous les poèmes !

 

 

Ecrit pour les Impromptus Littéraires


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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 00:03



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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 00:01

 

etournant sur le lieu de l’incendie, Bordiga aperçoit le chef des pompiers en train d’étaler une bâche sur les restes du corps mutilé découvert un peu plus tôt. Un autre camoufle de la même façon le cadavre carbonisé à l’intérieur de la voiture. Philip se dirige vers le gradé :

— J’ai alerté les services à Bordeaux. On va s’occuper d’eux. Vous pouvez disposer à présent.

— Bien.

— Rentrez à la caserne et transmettez votre rapport directement à la gendarmerie de Léognan.

Au fond, même s’il n’est pas mécontent de l’ordre qui lui permet d’échapper au sale boulot, le pompier s’attarde et compatit :

— Vous êtes sûr que vous ne voulez pas qu’on attende avec vous ? Vous allez vous retrouver bien seul.

— Ne vous inquiétez pas pour moi, ça va aller, un car de police va débouler d’une minute à l’autre.

 

Le commandant des pompiers réunit rapidement sa petite troupe puis le 4x4 rouge quitte les lieux en soulevant un nuage de poussière.

 

Il n’a pas plu depuis quand ? Ça fait plusieurs jours que le ciel marque beau fixe. Philip pense que c’est plutôt une bonne nouvelle, avec la sécheresse les indices seront mieux préservés. Lentement, il avance jusqu’à la carcasse disloquée. Comment tout cela s’est-il passé ?

Il imagine le déroulement des événements de la façon suivante : les gendarmes ne se méfiaient pas. On leur signale une bagnole abandonnée… C’est monnaie courante que des voitures volées se retrouvent ainsi dans des coins impossibles. Ils repèrent l’auto depuis la route. Au milieu des vignes, on ne peut pas ne pas la voir. Ils tournent dans le chemin, s’approchent. Ça fait trente mètres à tout casser… quarante ?

 

Tandis que l’un d’eux hommes va inspecter le véhicule suspect, son collègue reste au volant de la voiture de patrouille. C’est la procédure réglementaire. Là, le gars a dû ouvrir une portière, ou bien le coffre ? ... Et ça lui a pété à la gueule. Une voiture piégée. Putain ! Une voiture piégée ! Qu’est ce qu’elle foutait à cet endroit cette bagnole ! C’est pas logique. On n’organise pas un attentat dans une vigne, en plein milieu de nulle part…



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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 00:03



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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 00:05


ant bien que mal Philip Bordiga déplace son véhicule sur le bas-côté de la route afin de libérer le passage, puis il appelle le numéro direct de son bureau à l’aide de son portable.

— Allô ! … Allô ?

— Police criminelle ! Inspecteur Mayoral à l’appareil !

— Greg ! C’est moi !

— Alors ?

— Tu as pu joindre les autres ?

— Camille est là, mais j’ai pas pu choper Stefan. Son téléphone ne répond pas.

— Bon. C’est la merde totale ici. Une voiture s’est méchamment explosée dans les vignes en tuant deux gendarmes.

— Qu’est-ce que tu racontes ?

— Je sais, ça paraît complètement fou mais c’est bien ce qui s’est passé. Ecoute moi … tu prends quatre hommes avec toi et tu rappliques tout de suite pour occuper le périmètre. Concrètement le problème se situe à l’intersection de la D214 et de la D109. Deux fois à droite en sortant de Léognan, pas loin de Martillac…

Il se passe une seconde de blanc avant que l’inspecteur n’approuve :

— D’accord.

— Tu as tout noté ?

— Oui.

— Alors mets les gaz petit ! Et passe-moi Camille…

 

Un instant se décline, mal agrémenté par la musique d’attente insipide de l’administration, puis la voix claironnante de la jeune femme résonne dans l’appareil.

— Allô ! Philip ?

— Salut Camille. Désolé de gâcher ton dimanche.

— C’est pas un problème, de toute façon ce week-end les gosses sont avec leur père. Dis-moi, c’est quoi tout ce ramdam ?

— C’est pas la joie, on a un os.

— C’est bien ce que j’ai cru comprendre. Explique…

— Pour le moment ce n’est pas parfaitement clair mais d’après les premiers éléments il serait question d’une bombe. Deux gendarmes de Léognan ont été tués dans l’explosion.

— Un attentat ?

— Je ne crois pas à un attentat en rase campagne. Ça n’a guère de sens. Appelle la Préfecture, j’aimerais savoir ce qu’ils en pensent.

— D’accord.

— Je sais que c’est dimanche mais essaye quand même de joindre Jeannot, ça serait bien qu’il vienne sur place avec son matériel.

— Je m’en occupe.

— Un toubib. Il faut un toubib aussi.

— Je crois que c’est Karpov qui est de service aujourd’hui.

Un silence bref. Philip reprend :

— Et puis…

— Quoi ?

— Non…rien. Pour bien faire, il aurait fallu prévenir D’Ysembert.

— Mais on ne sait pas où il est ? c’est ça ?

— C’est dimanche… écoute-moi : je fixe le P.C.. à la gendarmerie de Léognan. J’y serai, disons, … sur les coups de onze heures. D’ici là je vais me rencarder à droite à gauche.

— D’accord.



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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 00:05



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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 00:05

 

Je me souviens, nous étions quatre à traverser le Channel : Laurence, Philippe Jean-Pierre et moi. La fille c’est Phil qui l’avait imposée bien sûr. Contre notre avis car on se voyait mal écumer East End flanqués d’un minette à poils longs… Mais Filou était comme ça, il savait ce qu’il voulait et il s’était débrouillé pour que Lolo obtienne sa permission de sortie du territoire. Il avait fait fort pour embrouiller ses vieux. Je ne sais pas ce qu’il leur avait raconté mais dans le train elle était bien là la Lolotte, à sommeiller la tête appuyée contre son épaule ; quant à lui sa figure exprimait tellement de béatitude que c’était beau à voir.

 

Le train s’arrêtait à Calais, il repartait de Douvres. Entre les deux il fallait traverser le bras de mer sur lequel ont buté tant de führers et de napoléons. Eh oui !  Il fallait le franchir ce petit effet de manche de rien du tout qui ne convainc personne, grisâtre et embué de brumes matinales. En ce temps là, durant l’été, beaucoup de gosses commençaient le creusement du tunnel à l’aide de seaux et de pelles en plastique… mais dès la première marée montante leurs travaux se trouvaient gravement compromis.

Alors, on prenait le ferry.

Pendant qu’à l’entrepont avec Jean-Pierre on mélangeait la bière et le whisky détaxé, les deux autres se mignotaient sur la passerelle, appuyés contre le bastingage, se serrant de trop près à cause du froid mordant de l’aube endolorie. C’est que ça caillait grave ! De quoi faire claquer les dents à un canard ! La mer était gluante, les goélands transis. A posteriori on comprenait pourquoi la grande armée avait tourné talons ; les tôt matins des côtes d’Angleterre sont à ce point rébarbatifs qu’ils ne motivent guère un envahissement.

 

Une fois débarqués sur l’île nous devenions des Lords, et Laurence était Milady. En changeant nos francs contre des livres on se prenait pour des nababs, on ne se sentait plus planer ! Tant d’exotisme si proche de Paris ! Il faut dire que les Rosbifs tirent les avantages de leurs inconvénients.

Même de nos jours, depuis que le tunnel à montré ses limites, ils gardent l’esprit insulaire : toute leur histoire montre qu’ils ont cherché à étendre leur influence, puisque leur territoire, ils ne pouvaient pas l’agrandir. Cela fait toute la différence. Rendez-vous compte ! Ils donnent à leurs monuments les noms de nos défaites ! Ils sont fous ces Anglais !

Ainsi nous profitions du dépaysement ; moi, j’étais avide d’échanger dans la langue de Shakespeare, je me régalais de sentir le bon accent tonique éclater sous la glotte des autochtones. Rien à voir avec les cours de nos professeurs au lycée, tous plus tristes que des quais de gare. Là, on apprenait les vrais mots de la vie, comment les prononcer et où les employer.

A Soho on avait déniché des enregistrements pirates de concerts : les Doors, les Stones, les Who… J’en avais acheté plusieurs car je savais pouvoir les revendre avec un bon bénéf à des potes de Pantruche. De son côté, Phil avait rhabillé sa chérie avec un perfecto si peu cher qu’il avait dû tomber d’un camion. Quant à Jean-Pierre, il désespérait de trouver une boulangerie un peu normale, une devanture où se reconnaîtraient des denrées comestibles.

 

Pour l’hébergement on nous avait donné une adresse de "bed & breakfast" dans un quartier décentré. C’était le genre d’institution qui relevait plus de l’auberge de jeunesse que de l’hôtellerie. Juste par économie, on se retrouvait à dormir dans une chambre à deux lit, et bien sûr, pendant que Filou folâtrait discrètement sous son édredon avec mademoiselle Nitouche, moi je m’appuyais le Jean-Pierre ! Sur le moment je dois dire que j’en avais éprouvé des regrets. J’avais pensé que j’aurais dû recruter une gonzesse moi aussi, pour profiter de l’aubaine, mais à la réflexion l’idée ne tenait pas la route :  lorsque nous referons le voyage plus tard, en partant cette fois à deux couples, pour avoir la paix les filles choisiront de partager le même lit ! Et nous, bien obligé aussi, penauds comme couillons !

 

Le matin alors qu’on bouffait nos œufs durs, la logeuse venait s’enquérir de nos projets. C’était une femme cupide qu’on voyait picoler au pub d’en face, elle avait les joues zébrées de couperose et les dents de devant déchaussées. A voie basse, Lolo disait « V’la la sorcière qui s’amène… » La femme se pointait lourdement et prononçait seulement ces trois mots : « Stay or leave ? » Si on voulait rester on devait payer aussitôt notre écot pour la nuitée suivante.

Le midi on se nourrissait de lait en brik et de brioche, le soir on se payait le Wimpie. De toute façon, on ne va pas en Angleterre pour boulotter, sinon ça se saurait !

 

Ce qu’on économisait en hébergement et en frais de bouche, on le claquait en biens de consommation… La Lolotte elle avait beaucoup aimé les shops d’Oxford street. Moi et Filou on avait surtout acheté de la musique, des albums et des partitions qu’on n’aurait pas pu trouver à Paname. Quand à Jean-Pierre, il avait dilapidé son pécule en nous payant des bières à profusion !

Guiness is good for you !



Rapatrié pour les Impromptus Littéraires



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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 00:02



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