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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 01:09



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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 00:33

Bon, c’est vrai, moi j’y vais avec un simple bandeau dans les cheveux tandis que lui il porte une double casquette : c’est le directeur de l’école et le maître des cours moyens. Mais, comme dit maman, ça n’empêche pas qu’on bosse dans la même boîte hein !

En vérité je suis un petit peu impressionnée parce que l’an prochain et celui d’après, je l’aurai comme maître en rentrant au CM1 puis au CM2. Il a en charge une classe à double niveau parce qu’il n’y a pas assez d’enfants dans les environs pour constituer des classes entières. Je crois que c’est à cause de l’exode rural, quand les gens partent de la campagne pour aller vivre en ville – tout le contraire de nous ! – C’est un truc que j’ai lu dans un livre de géographie. D’un autre côté c’est pas plus mal parce qu’ainsi on est moins nombreux et on apprend plus facilement.
Mais tout cela ne me dit pas comment je devrai appeler mon père une fois en classe : Papa ? Philippe ? Maître ? Titou ? Monsieur ? … Oh, ça non ! Sûrement pas monsieur ! …

 

Jusqu’à présent le problème ne se posait pas. Fabrice et moi étions avec mademoiselle Clément qui s’occupe des cours élémentaires.  Fabrice est plutôt bon en math et c’est un véritable champion tous sports confondus. Quant à moi, dans l’ensemble je suis assez forte en tout, du moins je crois, surtout en français, mais avec mon père… comment pourrait-ce être autrement ? Le mercredi il met un point d’honneur à m’aider à surmonter mes faiblesses et je ne peux aller jouer qu’après avoir enduré les révisions qu’il m’impose.

 

A l’école, on y va habituellement en voiture. Pas dans la belle auto de maman ! Non ! On doit se contenter de la vieille Ford définitivement transformée en break à force de transporter du bois récupéré dans la forêt. Toutefois, il arrive qu’on descende à pied par le sentier qui dévale notre petite montagne. C’est souvent par bravade : un jour mon père décide qu’il est temps de faire de l’exercice, mais comme il faut près d’une heure pour rallier le village et un peu plus pour remonter (à cause de la pente) c’est une mode qui passe généralement assez vite ; quoi que : une autre fois c’est la voiture qui était en panne ; et puis aussi cet hiver, à cause de la neige qui avait déposé sur la route une succession de congères infranchissables on a dû jouer pendant deux jours les éclaireurs du grand Nord. C’était trop bien !

 

Chaque fois que le cas se présente et qu’on enfile les grosses chaussures pour descendre, je suis drôlement contente. J’aime tellement marcher dans les sentiers, grimper aux arbres, ramasser les champignons et découvrir des éclats de roche schisteuse incrustés d’étranges pierreries. J’adore aussi quand papa me fait leçon de chose à tout propos, quand il m’explique avec des mots simples et intelligibles les merveilles de la nature.

Et puis - mais ça, il ne faut pas le répéter -  je jubile à l’idée qu’on sera tous les deux en retard à l’école !



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26 juillet 2008 6 26 /07 /juillet /2008 11:12



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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 00:16

« Qu’est ce qu’elle fait comme métier maman ? »

Je me souviens très bien de ce que m’avait répondu papa cette fois où il tentait de rafistoler l’oreille de Lapinou qui m’était restée entre les doigts à force de la mâchouiller : « Maman, eh bien ! … comment dire, elle fait un peu comme ça tu vois, elle répare les enfants, m’avait-il affirmé. »

 

Pendant plusieurs années j’ai cru dans mon for intérieur que les enfants pouvaient se casser comme des jouets, alors on les amenait dans un endroit où des grandes personnes comme maman les réparaient. Un peu comme les autos quoi ! Ce n’est que plus tard que j’ai compris que ma mère travaillait à l’hôpital et que les enfants qu’elle soignait n’étaient ni en plastique, ni en peluche, mais bien en chair et en os.

 

L’hôpital c’est un travail très dur et très prenant. D’autant plus qu’en habitant loin de la ville maman doit s’y rendre en voiture et cela lui prend presque une heure de route à l’aller et autant au retour. En plus, trop souvent à mon goût, il y a des soirs où elle ne rentre pas du tout, car il y a une urgence ou bien parce qu’elle est de service de nuit. Alors elle enchaîne des heures et des heures d’astreinte et quand enfin on la revoit à la maison elle dit qu’elle est éreintée, qu’elle n’en peut plus : « Je vais m’étendre un moment Minou, ne fait pas de bruit en haut s’il te plait. »

Avec tout ça, il y a des semaines où on ne fait que se croiser, un bisou par-ci, un bisou par-là, c’est pas trop la joie.

 

Mais lorsque ma maman d’amour se trouve en congé un long week-end ou si par extraordinaire un mercredi elle reste avec nous à la maison, alors là, c’est la fête à coup sûr ! Papa prépare un plat italien et il est aux petits soins avec elle. Toujours à mon détriment, évidemment - mais comment pourrais-je lutter ? - il la mignote, il la cajole, il la câline, il l’appelle Tinou, Chouchou, Bijou, Genou et lui donne encore plein de noms d’oiseaux qui ne sont que des gentillesses. Dans son imagination la voilà qui devient colombe, pinson, canari, mésange… Je ne sais pas où papa va chercher tout ça, mais c’est tout bien trouvé, parce que c’est vrai, maman elle est drôlement chouette !



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24 juillet 2008 4 24 /07 /juillet /2008 00:01

Quoi de plus pertinent pour te rendre compte par toi-même de la géographie des lieux, sinon en prenant de la hauteur ?

Alors tu vas me faire le plaisir d’un effort d’imagination en te transformant en buse  variable si tu es une fille ou en gypaète barbu si tu es un garçon. Ensemble nous allons nous élever dans le ciel idéalement dégagé de cet après-midi d’été.

 

N’est-ce pas beau, dis-moi ? Grandiose ! Ça donne envie d’être un oiseau plus souvent, hein ! Mais ne perds pas de vue le but de notre expérience, regarde vers le nord, ces ondulations de montagnes presque parallèles qui enflent et qui s’élèvent brusquement jusqu’à se marier aux grands causses à l’ouest : ce sont les cévennes.

Maintenant mate juste au-dessous de toi, au bout de la longue vague de cette mer pétrifiée, le mamelon qui surplombe la vallée. Il culmine à 714 mètres : c’est notre montagne.

Avec tes yeux de rapace tu dois apercevoir sans peine les toits de la ferme Cabryal un peu en avant du col, là où la végétation est clairsemée. A peine plus bas sur l’adret, on ne peut pas distinguer la magnanerie car elle est dissimulée par le feuillage tendre des châtaigniers, mais en suivant la ligne de ces troncs plus forts et plus  hauts que les autres tu peux deviner la courbure du chemin qui y conduit. A cet endroit la montagne a oublié pendant un court instant de faire de la pente ; c’est cette étourderie qui a permis la formation d’une aussi jolie aire à vivre pour les hommes. 

Au-delà et sur tout le flanc de l’éminence, l’emprise du châtaignier se poursuit jusqu’à la cime, puis à mi-pente ce sont genêts et chênes verts qui lui ravissent la vedette. La pointe versante qui plonge dans la vallée est particulièrement abrupte, un sentier caillouteux permet toutefois de la descendre jusqu’à la rivière pour ensuite rejoindre le village. Quant à la route goudronnée, elle est tracée de l’autre côté de la montagne, à l’ubac. En passant par le col des Petites Combes elle relie le village au bourg où nous allons faire nos courses.

 

Hé ! Il est grand temps de redescendre ! Nous n’allons pas rester déguisés en oiseaux éternellement ! Mais avant de te poser regarde par là-bas, à gauche de la magnanerie, en direction de ces deux  grands cèdres qui dissonent dans le paysage.

Tu n’y vois pas plus vert qu’ailleurs ?

Tu as raison, c’est parce qu’il y a la richesse de l’eau. Une source aménagée par les anciens, celle qui alimentait la ferme autrefois. Il y a là un grand bassin creusé sous la roche abritant une précieuse réserve dont le niveau varie selon la saison sans jamais s’assécher. Ça s’appelle la Gourde. Nous y retournerons un de ces jours, c’est promis… mais cette fois nous irons sur nos jambes !

 

 

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23 juillet 2008 3 23 /07 /juillet /2008 00:03



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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 10:10

 

C’est le soir, il est tard,  la nuit va s’approchant,

un mari dévoué descend de sa mansarde

sur le pavé mouillé il fonce à la hussarde

au risque de glisser, de choir en trébuchant.

 

S’il se dépêche ainsi au lieu d’aller marchant,

c’est parce que sa mie, sa douce, sa gaillarde,

enceinte de si peu,  l’a prié goguenarde,

de lui quérir des fruits sucrés chez le marchand.

 

A cette heure ! Trouver des fraises de l’année !

Au drugstore du centre on lui a ri au nez,

comment va-t-il remplir ce foutu compotier ?

 

S’apprêtant à rentrer bredouille à la maison

Il voit un bel étal de fruit, et à foison !

« Bon sang ! Mais c’est l’épicerie de mon quartier ! »

 

 

Ecrit pour les Impromptus Littéraires


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21 juillet 2008 1 21 /07 /juillet /2008 00:01

« Vous verrez, les voisins sont des gens charmants… »

Je garde ancrée dans ma mémoire la musicalité de cette phrase prononcée au cours de notre première visite à la magnanerie. Etait-ce la dame de l’agence immobilière qui l’avait énoncée ? … l’ancien propriétaire à l’accent étranger ? … quelqu’un d’autre encore ?

Je ne saurais le dire. Mais une chose est sûre, cette musique des mots est restée à demeure dans ma cervelle d’enfant comme une promesse de lendemains radieux. « Des gens charmants », cela rimait avec des princes charmants, comme ceux qui illuminent de leur vaillance les livres d’histoires que mon père me raconte encore quelquefois, le soir, en espérant voir le sommeil me gagner.

 

Ces voisins dont il est ici question, les seuls à plus d'un kilomètre à la ronde, habitent des bâtiments situés à trois cents mètres et un lacet de chemin au-dessus de chez nous. En réalité il s’agit du corps principal de la ferme qui constituait autrefois le centre névralgique de la propriété. Ça fait bien longtemps que les murs de pierres grises n’abritent plus de troupeau de moutons, ni charrette au hangar, ni paille en grenier. La bergerie et les dépendances ont été transformées peu à peu en chambres d’hôtes par la famille Cabryal dont nous fîmes la connaissance au moment de notre emménagement.

 

Le père est un monsieur cordial, rougeaud, bonhomme et rigolard qui travaille à l’EDF en semaine et retape la ferme tout le reste de la journée. La mère, c’est une gentille dame discrète, grêle, le regard tordu par d’invraisemblables lunettes aux verres épais comme des culs de bouteilles. Signe particulier : elle fabrique des confitures de compétition, jamais je n’en ai dégusté d’aussi bonnes ! 

La famille se décline très conventionnellement avec deux enfants : de toute beauté. Au concours des blonds aux yeux bleus, c’est sûr que le frère et la sœur décrocheraient un premier prix du jury. Cependant, à l’analyse, ils ne se ressemblent pas. Séverine, l’aînée, douze ans, bête comme ses pieds, s’en croit comme c’est pas possible… en compensation heureusement qu’il y a Fabrice (à peine un an de plus que moi) qui est vite devenu mon meilleur ami de la vie ainsi que ce compagnon de jeux nécessaire à tous les enfants de la terre, essentiel et irremplaçable.

 

C’est ainsi qu’avec notre arrivée comme résidents permanents et actifs, ce petit bout versant de la montagne a vu quasiment doubler sa population en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire !

 

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20 juillet 2008 7 20 /07 /juillet /2008 00:03



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19 juillet 2008 6 19 /07 /juillet /2008 00:02

Pour t’expliquer où ça se passe il faut revenir un peu en arrière dans le temps. L’endroit où j’ai vécu bébé, je ne me le rappelle plus du tout, sans doute parce que j’étais trop petite quand on l’a quitté. Je sais par ouï-dire qu’il s’agissait d’un village situé dans la banlieue de Montpellier. A l’époque, mes parents vivaient dans un appartement de deux pièces qui était devenu bien trop étroit pour trois.

 

On a donc déménagé une première fois dans une autre commune à proximité. Papa et maman ont loué une petite villa plus spacieuse qui avait des volets peints en bleu. De celle-ci je m’en souviens assez bien. Au dos de la maison il y avait ce bout de terrasse ombragée de plain-pied - paraissant comme un grand jardin à mon petit regard - qui s’ouvrait sur la garrigue environnante. Dès qu’il faisait un peu beau, mon père m’installait dans mon parc devant le paysage. Mais quand je ne jouais pas avec mon lapin en peluche, plutôt que de m’extasier sur la nature, je me passionnais en regardant papa manipuler les piles de livres et de cahiers sur la table de marbre qui se transformait dès lors en bureau extérieur.

 

On est resté quelques années à la maison bleue. J’en garde de bons souvenirs. Puis, pour des raisons de grandes personnes que je n’ai pas bien saisies, on a encore déménagé, mais cette fois ci, il semblait que ce soit la bonne.

C’est à ce moment là que j’ai appris que papa et maman avaient toujours eu envie de vivre à la campagne. Ça faisait partie de leur projet de vie ; du rêve aussi…

Un jour une opportunité s’était présentée. Ça remonte à l’époque où le marché de l’immobilier se cassait la figure. Par le truchement d’une amie de maman dont le père tenait une officine à Nîmes, la perle rare s’était soudainement révélée : un mas dans les cévennes.

 

Il n’est pas question ici d’une grande propriété, non. Seulement un petit mas, une fermette. Ça s’appelle « Lou Belougue ». En fait il s’agit d’une ancienne magnanerie qui avait été transformée à l’époque où c’était à la mode en sympathique maison de campagne, par des Anglais… ou par des Hollandais. Pour des raisons que j’ignore et que je ne veux pas connaître, ces gens avaient dû se défaire de leur bien en catastrophe. C’est ainsi qu’il était arrivé inopinément sur le marché et aux oreilles de ma mère.

Comme il correspondait en tous points à ce dont la famille rêvait, l’affaire fut conclue en quelques semaines, le temps de régler les histoires de gros sous. Aux vacances de printemps nous aménagions, et à la rentrée suivante, papa obtenait sans peine son mouvement à l’école du village dont dépendait notre nouvelle habitation.

 

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