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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 00:04

 

ans se presser Philip retourne à la gendarmerie de Léognan. Un camion grue à plateau et une ambulance aux vitres teintées empêchent l’accès au parking. Il se gare un peu plus loin et prend soin de verrouiller les portières de sa voiture en pensant que si par malheur on lui volait la Laguna, Greg le lui rappellerait dix fois par jour pendant au moins cent ans.

Le commissaire reconnaît le légiste qui fait les cent pas sur le parking.

— Salut Karpov !

— Oh ! Philip ! Ça va ?

— Bof ! on a vu de meilleurs dimanches. On n’a plus rien à faire ici, c’est Paris qui prend l’enquête en main.

— Je sais. Je les attends. On m’a dit de rester à disposition. Comment ça se présente sur le terrain ?

— Tu verras. C’est pas joli joli… il y a un gendarme pour ainsi dire calciné dans la voiture quant à l’autre, on l’a retrouvé en plusieurs morceaux.

— Putain de naze ! C’était pas le bon jour pour mettre les perdreaux dehors ce matin !

— Ouais… Jeannot est sur place. Il m’a dit qu’il voulait voir la section spéciale au travail. A mon avis il va se faire virer en moins de deux. Le brigadier est dans le coin ?

— Euh !… je crois qu’il est allé chercher les types de Paris à l’aérodrome de Saucat..

Les deux hommes entrent ensemble dans les locaux de la gendarmerie. Philip demande qu’on lui prête un bureau pour y écrire son rapport. Il y a plusieurs ordinateurs  disponibles mais il préfère l’établir à la main. Il tapera ça plus tard sur sa propre machine. Il demande également qu’on lui fasse une copie du procès-verbal de gendarmerie ainsi que de celui des sapeurs-pompiers.

 

Il n'est pas loin de midi quand il termine le compte rendu de la matinée. Il en fait un duplicata qu’il dépose au bureau du permanencier.

— Voila le topo pour les parisiens. Puisqu’ils reprennent l’enquête je retourne en ville.

— Bien Monsieur le commissaire. Je transmettrai.

Le gendarme porte mollement la main à son képi. A cause des collègues restés sur le carreau, l’atmosphère est pesante à la brigade. Philip ne peut pas s’empêcher de ressentir de la compassion mais il ne parvient pas à l’exprimer. D’un geste il salue Karpov qui bat la semelle dans le couloir puis il se retrouve à l’extérieur.

 

En quelques seconde le soleil gomme ses états d’âme. Il prend le temps de respirer à fond avant d’aller récupérer la voiture et de rentrer directement à Bordeaux. 



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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 00:02



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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 00:03

 

l se passe une longue minute avant qu’enfin le fouineur se redresse. Il se dirige vers le périmètre de sécurité sans quitter des yeux un morceau de quelque chose qu’il tient entre ses doigts terreux.

— Salut Bordiga ! tu sais ce que c’est ça ?

— Bien sûr que oui !

Jeannot lève les yeux. On lit la surprise dans son regard.

— Tu sais vraiment ce que c’est ?

— Mais non ! je te fais marcher banane. Grouille ! Ça fait une heure que je t’appelle.

— Attends ! Ce truc, c’est de la malachite.

— Et alors ?

— Alors rien. C’est de la malachite, c’est tout. Elle a commencé à fondre. Il a du faire drôlement chaud ici. A première vue la température est montée extrêmement haut en quelques secondes. Si ça doit consoler les veuves et les orphelins on peut leur dire que leurs poulets ont grillé instantanément. Ils n’ont pas eu le temps de se rendre compte de ce qui leur arrivait. La belle mort quoi !

Philip écoute les commentaires inconvenants sans s’indigner. Il connaît bien Jeannot. Il sait parfaitement que cette façon de dégoiser grossièrement est nécessaire à l’évacuation du stress généré par ce genre de situation. En réalité personne ne s’habitue jamais à côtoyer des cadavres.

Quand enfin il peut en placer une, le commissaire annonce :

— Je suis venu te prévenir qu’on nous relève de l’enquête, la brigade anti-terroriste envoie une équipe. Tu peux rentrer chez toi maintenant.

Jeannot fait l’étonné :

— Tu veux dire que des types de Paname amènent leurs miches ici, chez les culs-terreux ?

— Oui. Pour nous c’est terminé.

Philip pensait bien que son ami allait protester, pour le coup, il n’est pas déçu :

— Attends !… attends un moment mon pote !  Tu sais ce que j’ai laissé dans mon lit ce matin pour venir faire le guignol dans ta vigne ? Tout ça parce que Madame l’inspecteur Mouradian me supplie de venir jusqu’ici pour retrouver Monsieur le commissaire Bordiga ? Et pour m’entendre dire d’aller me recoucher aussitôt ? Putain ! Il faudrait voir à vous entendre dans le service !

Philip le prend au mot en lui demandant aussi sec :

— Eh bien ? Qu’est ce que tu as laissé de si extraordinaire dans ton lit ?

Jeannot se met à bégayer.

— Euh… euh… pour cette fois tu as de la chance, j’ai … j’ai dormi seul cette nuit. Mais, mais… ça aurait pu !

Paternel, Philip lui tapote l’épaule :

— Tsss… Tsss… Laisse tomber mon vieux. Crois-moi, tu devrais aller te recoucher !

— Sûrement pas ! maintenant que je suis dans la place je vais attendre les parigots, je brûle de connaître les derniers gadgets à la mode.

— Bon… entre temps, sois cool, ne dérange pas trop le bazar.

— Pour ça ne t’inquiète pas ! Je jette juste un coup d’œil, pas plus que d’habitude… tu me connais !

— Oui… justement !



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16 juillet 2009 4 16 /07 /juillet /2009 00:03



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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 00:06

 

hilip dresse l’oreille, cette révélation spontanée lui fait retrouver le sourire.

— Ah ! Ah !… Et tu le connais d’où ce pélerin ?

Greg réfléchit un moment.

— Attends !… c’était pendant le stage que je me suis farci à la répression des fraudes. Pfiou ! ça doit faire quatre ou cinq ans de ça. Cassini était suspecté de magouiller avec des producteurs de vin du Midi. Des camions-citernes de piquette qui venaient alimenter ses cuves de Graves… Tu sais, un peu comme un Jésus moderne qui transformerait le vin de table en cru classé.

Il ricane en savourant son bon mot. Bordiga lui demande :

— Et alors ? Il a été inquiété ?

— En fait je ne sais pas, je me souviens seulement d’avoir entendu son nom cité dans cette affaire, c’est tout. Il faudrait voir les dossiers.

Bordiga fait un geste d’apaisement de la main

— Te prends pas la tête avec ça, de toute façon on nous retire l’enquête. Tu vas retourner au bureau pour libérer Camille. Elle n’attend que toi.

— Et Jeannot ?

— Je vais le prévenir.

Greg roule les yeux en même temps qu’il demande ardemment :

— Euh !…tu me passe les clés ?

— Quelles clés ?

— Bé ! celles de la voiture !

Philip le gratifie de son plus beau sourire :

— Tu sais bien que je les laisse toujours sur le tableau de bord.

— Sur la Ford oui, pas sur la Laguna

— Qui t’a parlé de la Laguna ?

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur l’inspecteur abandonne son jeu de soumission pour redevenir lui-même.

— O.K. j’ai pigé ! Je rentre avec la pétrolette. Hé ! Ça coûtait rien d’essayer…

 

*

 

Pendant que son collègue quitte les lieux, Philip avance jusqu’au ruban de signalisation rouge et jaune que les pompiers ont posé tout à l’heure autour des débris. Comme support, ils ont utilisé les piquets qui étayent les ceps, alors ça dessine un carré presque parfait d’une cinquantaine de mètres de côté.

Le commissaire aperçoit Jeannot accroupi à l’intérieur de la zone protégée. Il met ses mains en porte voix.

— Jeannot ! Hou ! hou !…  Jeannot !

Pas de réaction. Philip soupire. Il sait que quand il a le nez dans ses zinzins, plus rien n’existe pour ce mec. Plusieurs fois il renouvelle ses appels.

— Jeannot ! bon sang ! tu m’entends ?

— Une minute !          

Le commissaire prend son mal en patience. Ce garçon c’est vraiment un cas, mais comme il parvient à extraire une nombre d’informations phénoménal du moindre petit indice, on est bien obligé de le supporter comme il est.



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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 00:03



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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 07:15

 

Qu’il est bon de rêver

le soir au clair de lune

et de se retrouver

tous deux contre une dune

quand le vent fatigué

en silence s’amuït

et que la vague égaie

la plage qui s’ennuie

 

Qu’il est bon de dormir

la nuit au creux des dunes

en laissant l’avenir

à un soupçon de lune

quand les bateaux perdus

font gronder les sirènes

et qu’au loin les pendus

geignent dans les arènes

 

Qu’il est bon de mourir

au matin d’une lune

de voir son corps blêmir

entre deux grandes dunes

quand le vent se réveille

et souffle sur le sable

quand la vague sommeille

d’un sommeil véritable


 

Accommodé pour les Impromptus Littéraires


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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 02:40



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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 00:03

 

uelques minutes plus tard, Philip se retrouve à nouveau devant le chemin d’accès à la vigne. Une demi-douzaine de véhicules stationnent sur le côté de la départementale. Parmi eux, la camionnette de l’équipe scientifique qui se reconnaît à ses formes caractéristiques et qui est garée à la one again sur le talus, presque dans le fossé. Si Camille a réussi à faire sortir Jeannot de son lit un dimanche matin, ça va être coton de lui expliquer qu’il peut aller se recoucher.

Quelques curieux se sont rapprochés du car de police. Au passage, Philip les invite à dégager le secteur.

— S’il vous plaît ! … Circulez ! Allons, circulez… Vous gênez la police.

Puis il hèle les agents.

— Sergent ! faites dégager la route.

Les badauds reculent en maugréant, puis sous la pression des hommes en uniforme ils regagnent leurs véhicules et s’en vont les uns après les autres.

Philip trouve son coéquipier avachi sur la banquette de la Ford.

— Greg ! On…

— Ouais. Je sais, on détèle.

— Comment tu sais ça ?

— Camille. Elle t’a appelé.

Bordiga fait les yeux ronds.

— Comment tu sais ça ? Tu es devenu devin ?

— Mais non !

Du doigt l’inspecteur lui montre le téléphone portable sur le siège de la Ford. Et puis, sarcastique, il explique :

— Tu devrais le mettre dans ta poche revolver, c’est mieux  que tu l’aies sur toi si on t’appelle. Hi ! hi !

— Putain ! Donne… je l’oublie tout le temps ce machin. Puis il passe du coq à l’âne, Jeannot est là ? J’ai vu la camionnette.

— Ouais ! Ça fait pas cinq minutes qu’il est arrivé et déjà il est en train de farfouiller partout. Et toi, qu’est ce que tu as trouvé de ton côté ?

— Rien d’intéressant. Je suis allé jusqu’à Martillac. J’ai voulu voir le propriétaire de la vigne pour l’interroger à propos de la voiture mais il n’était pas chez lui. Tout ce que j’ai appris c’est qu’il se nomme Cassini, que le dimanche c’est le jour de lessive, et qu’il passe la journée à Auch en compagnie de sa femme.

En même temps qu’il assimile les informations Mayoral se gratte le dessus du crâne puis il dit :

   Martillac, … Cassini, … mais… je le connais ce mec !



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9 juillet 2009 4 09 /07 /juillet /2009 00:02



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