Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 00:04

 

Il s’est dépêché de disparaître avant que l’erreur ait un visage, celui de sa figure mangée par la vermine avec un atroce sourire elliptique ; une escalade dans les décisions méprises, une épopée nécessairement fantastique parce que l’invite des orfraies n’est qu’un danger d’époque.

Tandis que les anciennes difficultés se déposent au fond des océans et que les ogresses s’ébahissent, il entérine les piètres et malsains minerais de charpies assises sur leurs certitudes maudites. La chienne devant l’autre étape, les appauvris, et bientôt la danse effrénée de la toupie malodorante au-dessus des crocs envahis par l’ombre vide.

 

Au bout du tunnel il reste une notion ; plus qu’un écho, une notion d’avril avec des grosses chopes de bière et une calamité qui s’est habituée au gazon des jardins. L’oubli des paramètres puis une action défaite, écartelée, (il avait dit : « démantelée »), au même titre que les grands navires d’antan.

Ainsi survit petitement son ellipse double qui bat contre l’élancement temporel des migraines, autour des roseaux toujours si creux après l’aurore. Malchance ou bien dédoublement d’événements harmonieux ? Un archet de fin violoniste y repose, il n’en procure plus que par doute aux différences méchamment inondées de sacrifices vains.

Malgré tout il reste serein, dans les arbres et sous les nuages. Il ne se pose plus la question de l’ombre.

 

Le froid est arrivé insensiblement, comme la dérivation de l’ennui sur un fleuve d’une extrême largeur à cause de la glace qui le prend. Absence d’arbustes rabougris. Sont-ce les plages du Rhône qui en descendent uniformément ? La paléontologie des images, les mirages, la guerre…

La poésie est trop prestigieuse pour sonner juste ; elle est aussi faux que la mort, aussi impardonnable.

 

Même les couleurs s’en moquent de ses désespoirs feints, peut être à cause de l’élancement des sciences occultes dans la sérénité révolue des abysses lointains ? Mieux vaut s’y méprendre en pensant aux méandres philologiques de l’insu ; ainsi en croit l’absence, l’éphémère du coquelicot au cœur même du chant dépenaillé.

 

Alors survient une donnée succincte avec les coordonnées sidérales idoines : un pas est franchi vers l’exonération des budgets préconçue par la nidation tardive des alouettes à bec plat.

 

Au fond il sait bien que les gens ont besoin de sourire d’eux même, les philosophes sont des gens mais ils outrepassent les sourires en grimaces outrées. Demain le sourire des poètes surprendra les gens… les poètes sont des gens d’ailleurs.

 

 

Ecrit pour les Impromptus Littéraires


Partager cet article
Repost0
1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 00:05



Partager cet article
Repost0
31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 00:03

 

out commence un matin vers huit heures, c’est dimanche. La caméra zoome avant vers l’intérieur de la cuisine américaine d’un appartement situé au rez-de-chaussée d’un immeuble assez cossu de Caudéran, près du Parc Bordelais. Un homme encore jeune d’allure, bien découplé et apprêté de pied en cap se dirige vers sa femme qui est en train de prendre son petit déjeuner :

 

— Regarde chérie ! J’ai trouvé cette pub en prenant le journal dans la boîte aux lettres. On dirait que ça vient d’un nouveau restaurant ; tu connais ?

Julia travaille pour un magazine local. A ce titre, toutes les nouveautés intervenant en ville sont susceptibles de l’intéresser.

— Fait voir, dit-elle en tendant le bras.

Encore ébouriffée de la nuit, elle parcourt la publicité. Elle lit à haute voix en tournant son thé.

— "Le Grand Vatel." Cuisine du marché ; cette semaine : merlans en colère façon basque, fricassée de perdreaux flambés à l’armagnac… mazette ! ça a l’air bon.

Elle s’étire en arquant les bras, puis après un claquement de langue poursuit son énumération :

— Cœur de frisée aux pignons, nègre en chemise… Mmm, c’est du bon chocolat ça… Service à compter du dimanche 27… Bin, c’est aujourd’hui.

Ses cheveux font un épi. Machinalement elle essaye de l’aplatir sans y parvenir. Elle réfléchit.

— "Le Grand Vatel"… je connais pas. S’il s’agit d’un nouveau restaurant il n’est certainement pas en ville, on l’aurait su au journal.

Elle retourne le feuillet.

— C’est idiot ! il n’y a ni  adresse ni téléphone. Pour une pub gâchée, c’est une pub gâchée ! … Puis elle se met à bailler longuement… Tu es de permanence jusqu’à quelle heure ?

L’homme répond :

— Seize heures. Tu vas déjeuner chez ta mère ?

— Oui. Carla passera me prendre. Machinalement elle fait une boule du prospectus puis lance le papier froissé en direction du chat : Néron ! Attrape !

Le matou manque la boulette qui va rouler sous le buffet.

— Ce chat est trop gras. Il a besoin d’exercice. Puis en parlant à son homme : si tu rentres déjeuner, il y a du rôti froid et du fromage blanc au frigo.

— Pas de perdreau à l’armagnac ? Pas de frisée aux lardons ?

Elle rit.

— Avec cette histoire de prospectus, mon thé a refroidi.

Philip l’embrasse sur le front.

— Tiens ! Garde le journal, moi il faut que j’y aille, je suis déjà en retard.

Il sort. A l’extérieur c’est le grand calme du dimanche. En refermant la porte de l’appartement il entend clairement le "ding !" caractéristique du four à micro-ondes.



lire la suite



Partager cet article
Repost0
30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 00:02



Partager cet article
Repost0
29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 00:04



Partager cet article
Repost0
28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 00:02



Partager cet article
Repost0
27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 00:02



Partager cet article
Repost0
26 mai 2009 2 26 /05 /mai /2009 00:03

 

« Ami, mets donc ces tongs et va jusqu’à la plage

fouler de tes empreintes l’ombre des cocotiers,

tu verras l’océan au sortir du sentier

où passent les pêcheurs pour renter au village.

 

Achète ! Sois sans crainte, je le dis sans ambages

de toute la Grandîle je suis le savetier

sans vouloir me vanter je connais mon métier

je garantis les trous… et le ressemelage !

 

Paye-m’en une seule, je te donne la paire !

jour de chance pour toi ! Allez ! c’est une affaire…

par ici la monnaie, ne fait pas de manières ! »

 

Pour un billet de dix, la transaction se fait

le camelot encaisse le prix de son forfait,

il sait que ses sandales pèchent par les lanières.

 

 

Ecrit pour les Impromptus Littéraires


Partager cet article
Repost0
20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 00:01



Partager cet article
Repost0
19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 00:06

 

Un jour un chat convia l’un de ses congénères

à partager chez lui un souper raffiné

dans une vraie gamelle, pas une d’ordinaire,

une belle écuelle à l’étain patiné.

 

« Quelques œufs d’esturgeon pour s’amuser la gueule,

une sardine à l’huile comme plat de poisson,

puis, en couronnement du festin, pas bégueule,

un ortolan farci de la bonne façon…

— Par Bastet ! c’est exquis ! qu’il y a-t-il dedans ? 

demanda l’invité en se léchant la glotte,

— C’est un secret jaloux, je serais imprudent

de te le confier à voix haute. 

Le maître de maison subtilement se penche,

et de lui murmurer la recette à l’oreille :

— Du rat séché en abondance, un œil de tanche,

des os de puces frais, de la salsepareille…

une cervelle d’étourneau et tout le sang d’un lapereau… 

— Pouacre ! » Un haut-le-cœur étrangle le convive,

il est pris de nausées, il enchaîne les rots,

et après de nombreuses convulsions successives

restitue bruyamment son rôt.

 

Il vaut mieux ne pas trop savoir

ce qu’on nous fait ingurgiter…

Le grand art du bien recevoir,

c’est aussi d’être l’invité !

 

 

Chavardé pour les Impromptus Littéraires


Partager cet article
Repost0

Contenu sous licence


Creative Commons License


Toncrate-papiers est mis à disposition selon les termes de
Licence Creative Commons

Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être sollicitées en cliquant ci-dessous "Contact"

Rechercher

Accueil