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8 août 2008 5 08 /08 /août /2008 00:10



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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 00:10

 
Au revoir les tommettes ! Bien le bonjour parquet ! Tu vas voir, en haut c’est le règne du bois dans toute sa splendeur. Regarde au-dessus de ta tête ces poutres deux fois séculaires, elles sont assurément d’origine et - fait rare même pour notre région - elles ont été équarries dans des troncs de châtaignier. Bon, moi je te raconte ça parce que c’est mon-papa-qui-sait-tout qui le dit. Je ne suis pas une spécialiste ès charpentes hein !

 

Pour te situer, nous voilà donc en haut de l’escalier, dans une sorte de dégagement. Nous tournons le dos à la façade. A main gauche cette porte loquetée donne sur un débarras où s’entasse tout un foutoir de zinzins datant de l’époque où le mas était en travaux. Avant d’acheter la moindre vis au quincaillier, mon père fouille systématiquement ce carré pour voir si par hasard il n’y en aurait pas en stock. Comme il aime à le répéter : « Le recyclage ça commence par la récupération, souviens-toi de ça Minou… et en plus il n’y a pas de petites économies. » Avec ces idées à la noix, si on l’écoutait on n’achèterait jamais rien de neuf à la maison ! Heureusement qu’il y a maman pour me payer des fringues.

 

Revenons à notre étage. En face de nous une autre porte aux vitres dépolies qui laissent à peine passer le jour. Mais si tu veux bien, celle-ci nous ne l’ouvrirons qu’à la fin de la visite. A gauche, le couloir percé d’un fenestron dessert les waters,  la salle de bain et la chambre des parents qui donne de l’autre côté du bâtiment, sur le couchant. Par discrétion nous n’allons pas nous immiscer dans cette partie de la maison, mais je vais te montrer les autres pièces.

Celle-ci, tout de suite à droite c’est la tienne ; la chambre d’amis quoi ! En ce moment elle est libre, alors si tu veux, après souper tu fais celui ou celle qui a un peu bu et c’est sûr que mes parents te proposeront de rester pour la nuit.

Ah ! Tu ne bois pas ! Zut ! … Attends ! Au dîner papa va insister pour que tu goûtes le vin de son ami Ravière…

Hébé… Je sais pas moi, essaye au moins de faire semblant, sois sympa ! Moi j’ai envie que tu restes ! T’es cap ou t’es pas cap ? Oui ! Super ! Alors c’est dit, tu dors ici ? Juré craché ? Et puis t’as pas besoin de te mettre la tête à l’envers pour de bon non plus ! Oh ! Oh ! … Que je suis contente !

Viens voir. Les couvertures et les oreillers sont dans cette armoire. Tout est bien rangé. Pas étonnant, la semaine dernière la pièce était occupée par ma grand-mère, la mère de maman. Elle est très ordonnée ; toujours verte et active. J’aime bien quand elle vient ici. C’est la seule représentante de mes grands-parents qui me reste. D’après ce qu’on m’a dit, son mari a disparu tragiquement avant de venir vieux,  il y a bien longtemps, dans un accident de la route. Quant aux parents de mon père si je les ai connus toute petite je ne m’en souviens guère. A présent ils sont au ciel, mais au moins eux ils sont morts de leur belle mort.



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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 00:10



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5 août 2008 2 05 /08 /août /2008 12:40

 

Ô temps ! Suspends ton vol ! Poète ! Prends ton luth !

Joue-toi de nous, manants, fait pleurer les chaumières !

Montre aux pauvres mortels de l’art et la manière

dont on tourne les vers et les anacoluthes.

 

De quoi sont les fumées qui forment les volutes

du temps entortillées aux sommets hauts et fiers

franchis par ces ventripotentes montgolfières ?

« Elles sont seulement ce que vous en voulûtes. »

 

Enjambements osés et allitérations,

conglomérats d’items remplis d’interactions,

mots intenses, vivants, épanouis, avides !

 

Plus ça ne veut rien dire et plus c’est magnifique

mais il faut s’arrêter dès le chiffre magique :

quatorze vers ; un de plus ce serait le bide !

 

Ecrit pour les Impromptus Littéraires


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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 10:15

Comme souvent dans les maisons de campagne, on entre de plain-pied dans l’espace à vivre. C’est une très grande pièce qui occupe toute la longueur du bâtiment, naturellement scindée par l’empiètement de l’escalier menant à l’étage.

A main droite, c’est la partie salon salle de séjour où prévaut l’imposante cheminée cévenole, toute faite de lauzes et barrée d’une poutre de châtaignier patinée par les ans. C’est le lieu où bat le cœur de la maison pendant dix mois de l’année.

A gauche c’est la salle à manger où l’on peut réunir une bonne dizaine de convives joyeux autour de la table en chêne massif. Contre la cloison du fond se dresse un étonnant vaisselier rustique que maman a acheté dans une brocante pour une petite fortune (une folie qui avait provoqué une dispute en son temps…) mais dont elle se montre particulièrement fière, de bonne foi me semble-t-il.

 

La porte qui flanque le meuble litigieux est presque tout le temps ouverte. Elle donne dans la cuisine. C’est une pièce éclairée au néon, pas très large mais équipée bien comme il faut. Ses deux petites fenêtres regardent la paroi d’une étroite galerie extérieure aménagée au nord de la maison afin de l’isoler du flanc de la montagne. Sans cet espace préventif, les fortes pluies qui surviennent en automne s’infiltreraient dans les murs et useraient leurs soubassements jusqu’à en saper les fondations.

Une autre pièce borgne attenante à la cuisine abrite la chaudière, le lave-linge, le gros congélateur et une rangée d’étagères chargées de provisions parmi lesquelles un assortiment de confitures estampillées « Ferme Cabryal ».

Euh ! … Pour info, la porte que tu vois ici c’est le cabinet d’en bas ; si tu dois t’en servir pense à ouvrir le fenestron après ; c’est l’usage chez-nous… toujours bon à savoir !

 

Mais revenons dans le salon et passons à nouveau devant la cheminée dont les chenets se languissent d’hiver. Hé ! Tu tâteras du sofa tout à l’heure, pour le moment continuons la visite veux-tu ?

La porte que tu aperçois là, entre les rayonnages qui croulent sous les livres, c’est le bureau de papa. Cette pièce complète le volume constituant l’arrière de la maison, mais ici l’éclairement est assuré par une fenêtre digne de ce nom qui dégage sur l’est. Au-dessus il y a ma chambre à coucher. Mon père me dit qu’il m’entend ronfler quand il corrige les cahiers, mais je sais que c’est même pas vrai. Il invente ça pour me faire bisquer, parfois il est un peu lourdaud dans ses vannes.

Viens ! Jette un coup d’œil… vite fait ! En principe c’est défendu d’entrer quand papa n’est pas là. A cause des papiers de l’école qui sont confidentiels ; une fois il m’a surprise alors que j’allais mater en douce pour renseigner une copine sur un devoir… Bon sang ! Qu’est-ce que j’ai pas entendu ce jour là ! Je te jure que je ne recommencerai plus !

 

Hébé ! … Toi ça te fait rire ! Mais sur le moment c’était pas marrant je t’assure…

Allez, on monte en haut camarade ?



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2 août 2008 6 02 /08 /août /2008 00:07



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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 00:06


La première chose remarquable sur laquelle on tombe quand on débarque au mas Bélougue c’est la grande terrasse pavée de lauzes gris perle qui se déroule au plein midi, devant le bâtiment, sur l’intégralité de sa longueur. Depuis le chemin où l’on gare les voitures on y accède par un escalier également maçonné en pierres du pays. Sous la volée de marches une porte de bois usé défend plusieurs caves obscures situées sous la surface dallée, abritant les réserves de bois à brûler, les râteliers à bouteilles de papa, mais aussi la cuve de fuel et la beurk fosse septique.

Juste au centre de la terrasse trône une surprenante table ronde en véritable granit superbement poli qui doit accuser un poids considérable. C’est l’endroit où nous prenons nos repas en été et plus généralement chaque fois que le temps le permet.

Le périmètre de la plate-forme est défendu de tous côtés par une robuste rambarde de bois peint qui surplombe la partie la mieux arasée du terrain environnant. C’est là le domaine des châtaigniers majestueux, les plus beaux de la propriété. Ce sont ceux qui ont toujours fait l’objet de beaucoup d’égards, parfaitement entretenus pour alternativement dispenser cette ombre tellement appréciable en été et en hiver, laisser passer la douceur rayonnante du soleil fléchissant, l’apportant certains soirs jusqu’au fond du salon.

 

La bâtisse qui constitue la magnanerie est nettement plus longue que large. Elle se décline sur deux niveaux. En bas, outre la porte d’entrée, trois autres portes-fenêtres à croisillons de pur style campagnard s’ouvrent sur l’extérieur. Elles ont été élargies par les propriétaires précédents pour mieux ajourer la pièce principale.

A l’étage, faisant pendant à la terrasse, un balcon protégé par une balustrade assortie court tout le long de la façade. A l’examen on s’aperçoit que cet aménagement de confort lui non plus n’est pas d’origine. Les contrevents des portes-fenêtres qui s’y répartissent sont encore en clé à cette heure, ils donnent une idée de comment sont distribuées les chambres.

 

La mienne c’est celle qui est tout au bout. Tu ne le vois pas d’ici mais elle est flanquée d’une seconde ouverture sur le côté, ça fait que j’ai aussi le soleil du matin. C’est très agréable au réveil.

 

Bien ! A présent on va voir l’intérieur. Tu viens ?



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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 00:10



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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 00:02

 
Déjà l’heure du goûter ! Tu es sûrement en train de te poser des questions sur le moment hypothétique où va se nouer l’intrigue du roman que j’ai entrepris d’écrire hein ? Allons ! Ne t’inquiète pas… Tu vas bientôt pouvoir piquer dans le gras de l’histoire avec le bout de l’opinel dont tu tournes et retournes machinalement la virole entre tes doigts. Au fait ? Comment as-tu trouvé ce pâté de tête ? Pas sale hein ? Il est fabriqué au bourg selon une recette traditionnelle, au mépris de toute réglementation européenne… et vendu sous le manteau dans une sombre arrière boutique … Mmmm ! …

Patience ! … Tiens ! Goûte-m’en un bout de plus…

 

Laisse moi t’expliquer pourquoi je suis longuette comme ça. Avant de rentrer dans le vif du sujet d’une histoire, quelle qu’elle soit, il ne faut pas lésiner sur le plantage du décor. Papa me le répète tout le temps : « L’avantage dans l’écriture, c’est que le lecteur va réellement pénétrer à l’intérieur des scènes que tu dépeins. Contrairement au cinéma ou au théâtre qui le réduit trop souvent à un rôle de témoin captif, le roman lui laisse le contrôle du temps. Il lui donne la liberté d’aller et de venir, de changer de peau en s’identifiant aux différents personnages. D’où l’intérêt de les faire évoluer dans un environnement qu’il puisse reconnaître, de lui donner accès à des repères auxquels il pourra se raccrocher quand l’histoire deviendra par trop insoutenable, ou lorsque les événements commenceront à outrepasser le sens commun de la raison. »

Mais, n’anticipons pas…

 

Alors aujourd’hui on continue le tour du propriétaire. Si jusqu’à présent tu as suivi un tant soit peu ma prose, tu te reconnaîtras. Sinon tu risque de te perdre !

 

On aurait dit que tu serais mon invité(e), d’accord ? En supposant que tu viennes du bourg, tu aurais quitté la route après le col des Petites Combes. Ensuite tu serais descendu sur ta droite dans le chemin privé qui passe au-dessous de la ferme Cabryal. Tu aurais roulé deux ou trois cents mètres puis, un peu avant d’arriver à la magnanerie, à environ trente ou quarante pas (selon que ce sont de tes pas ou des miens que l’on parle) tu serais tombé sur un panneau en bois de châtaignier fixé à une antique roue de charrette où est gravé le nom du domaine : « Lou Bélougue ».

Te voilà arrivé !

 

A cet endroit le chemin gravillonné et suffisamment large pour  permettre une manœuvre de demi-tour ; mais aussitôt après il se  rétrécit et se divise en patte d’oie : tout droit il continue de niveau pendant quelques dizaines de mètres avant de se perdre en sentier. Il ne faut pas stationner là parce que c’est la place réservée de maman. Tu prends à droite dans l’allée qui descend sensiblement jusqu’à l’entrée principale et qui finit en cul de sac. C’est ici que tu te gares. Quand on est nombreux on se range dans l’ordre inverse de la priorité de départ, ceci afin d’éviter d’incessantes manœuvres. A toutes fins utiles, je te conseille vivement de t’engager dans le chemin en marche arrière, surtout si c’est la première fois que tu viens. Ainsi après le souper tu repartiras dans le bon sens de la montée, et crois-moi,  à ce moment là tu m’en sauras gré.


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29 juillet 2008 2 29 /07 /juillet /2008 00:08

 

Yucca dit :  « La feuille en l’air ! »

aussitôt dans la pampa

magnolias et catalpas

haussent leurs feuillages verts.

 

Yucca dit : « Fleur en visière ! »

illico le branle-bat

sonne chez les aucubas…

Chacun fait à sa manière.

 

Quand c’est pas Yucca qui dit

tout n’est que palinodie,

c’est le juste corollaire.

 

Quand Yucca dit, c’est forcé

d’agir sans tergiverser.

Ce jeu est très populaire !

 

 

Ecrit pour les Impromptus Littéraires


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