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5 avril 2009 7 05 /04 /avril /2009 00:02

 

Ainsi la vie s’organisa entre le Hilton et le terminal de l’aéroport. Il n’y avait pas d’obligation à collaborer mais la plupart des gens se montraient coopératifs. Ils attendaient beaucoup de l’équipe de scientifiques qui s’était mise au travail pour apporter des réponses aux questions que tout le monde se posait. Sur l’ensemble des réfugiés, il n’y eut à déplorer qu’une douzaine d'individus complètement réfractaires qui  firent l’objet de mesures de coercitions. Parmi ceux-ci trois parvinrent à s’enfuir, les autres furent simplement confinés dans leurs chambres. 

 

Nous apprîmes assez rapidement que nous n’étions pas les seuls rescapés des suites de ce que nous pensions être une guerre bactériologique. Un contact radio avait été établi avec des équipages qui avaient atterri à Stansted, l’aéroport de Londres en campagne. Selon la source, leur situation était comparable à la notre, sauf que là-bas beaucoup de passagers s’étaient éparpillés dans la nature, chacun cherchant à rejoindre la ville à n’importe quel prix, dans l’espoir de retrouver un proche ou de la famille.

 

Une semaine se passa, puis deux. Dana et Ada s’étaient intégrées à l’équipe des cuisines qui assurait la fourniture d’au moins un repas chaud quotidien pour l’ensemble des rescapés. Tant qu’il y aurait de l’électricité dans le quartier, l’approvisionnement ne poserait pas de problème. En effet, le nécessaire était prélevé chaque matin par une brigade de stewards dans plusieurs supermarchés qui se trouvaient sur zone et qui disposaient de suffisamment de réserves en surgelés et en conserves pour nourrir notre population pendant plusieurs mois.

 

Cependant, les spécialistes continuaient d’étudier l’état de santé des hommes tombés en catalepsie. Tout ça les laissait perplexes et provoquait de constants désaccords entre les analyses qu’ils conjecturaient à propos du phénomène, comme c'est souvent le cas entre des experts qui se respectent. Il se dessinait toutefois un consensus sur un point précis mais néanmoins primordial, les hommes-cartons étaient bien vivants. Parmi les hypothèses avancées, celle qui expliquait le mieux leur état était la suivante : sous l’effet d’un facteur inexplicable et inconnu, le temps s’était suspendu unilatéralement autour des organismes atteints. Le volume spatial occupé par la masse des corps se retrouvait en quelque sorte dans une dimension intemporelle. Compte tenu de la relation énergie/masse liée à la notion d’espace/temps, une singularité se créait alors en plaçant le sujet en dehors des dimensions de masse et de temps. Seule demeurait dans la réalité la forme de l’espace représentant le contenant de la singularité. C’était un peu compliqué à se représenter mais ça suivait une certaine logique. D’après l’initiateur de l’hypothèse, le phénomène devait être parfaitement réversible, par conséquent on pouvait s’attendre à voir les hommes-cartons revenir subitement à la vie et ceci à n’importe quel moment.



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commentaires

T
cela continue à être vraiment une super idée de feuilleton
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A
argh- les verrons-nous se réveiller dans cet opus ?
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