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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 00:04

 

uelque part dans la forêt domaniale de Carcans, Philip et Jeannot se réveillent en maugréant. Perclus de courbatures, le commissaire se plaint.

Je me rappelais pas que le sable c’était si ferme.

C’est parce qu’il se tasse. Au début ça semble confortable mais peu à peu ça devient dur comme de la pierre.

Ils se lèvent, cassés en deux. Il n’y a plus personne dans le coin. Jeannot retrouve vite sa bonne humeur.

Allez Bordiga ! Au jus !

Du café ? Où ça ?

A la camionnette parbleu ! Viens ! On va se faire un kawa bien corsé, … j’ai même des trucs à grignoter.

 

Les deux hommes retournent au bord de la route. Maintenant que les cars de police ont fait place nette, il ne reste plus que leurs deux véhicules qui semblent avoir été déposés au hasard de part et d’autre du bas-côté.

Jeannot actionne la porte coulissante de son fourgon. Il en sort un réchaud à gaz et pratiquement tout ce qui est nécessaire à la confection d’un petit déjeuner continental. Philip n’en revient pas.

Alors là, je suis scié ! Tu assures comme mec !

Un bon flic, c’est un flic qui prévoit. Regarde, j’ai aussi de la confiture d’abricot… la date n’est même pas dépassée.

Il étale ses flacons et sachets sur le marchepied de la fourgonnette puis il allume le réchaud pour faire bouillir de l’eau. Quelques minutes plus tard les deux policiers se restaurent comme de vrais campeurs en trempant des cookies à peine rassis dans des gobelets de plastique blanc. Philip ne tarit pas d’éloges.

J’ai entendu une fois quelqu’un qui comparait ta camionnette à la caverne d’Ali Baba, maintenant je comprends pourquoi.

Et encore, tu n’as pas connu mes heures de gloire. A l’époque j’étais encore mieux équipé pour faire face à l’adversité.

Il se tartine un biscuit avec la confiture.

Le dernier ! Après je vais m’occuper des bouts de bois. Et toi, qu’est-ce que tu fais ?

Philip regarde sa montre.

J’ai un rendez-vous tout à l’heure à la gendarmerie de Maubuisson. D’ici là je vais vérifier deux ou trois trucs. Ne m’attend pas.

Je passerai directement mon rapport à Romuald.

Tu as tout compris grand ! Tchao et merci pour le p’tit déj.

 

 

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27 avril 2010 2 27 /04 /avril /2010 00:03

Bassin-aux-iris.jpg

 

 

 

 

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 07:00

Mur

         © crédit photo : Sebarjo

 

Depuis le sommet du mur, vent de la dune,

la mer,

déblatère des suites sans apparence, se substitue de procaïne, meurt de ses propres subterfuges et comme on l’écoute sans y voir, elle éclate dans la lumière.

Malgré les icônes dorées de son visage et les royautés démunies, et les mages, on s’y perd damnés et errants.

La vie s’en va et monte au ciel, l’octave naît des inversions, des incendies extravagants et des messages palimpsestes.

La mort vient toujours s’annonçant, toujours la mort est éventée.

Évidence drôle, invisible de charme étrange où les nids se feuillettent pendant tout un printemps vidé.

Grâce aux hirondelles flétries de tes yeux, les pantomimes vivent un peu.

 

 

Écrit pour les Impromptus Littéraires

 

 

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24 avril 2010 6 24 /04 /avril /2010 00:03

V-comme-Victoire.jpg

 

 

 

 

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 00:02

 

a BMW noire se dirige vers le quartier de Bordeaux-Lac. Elle laisse sur la droite les bâtiments du complexe hôtelier qui jouxtent le Palais des Congrès pour emprunter une avenue secondaire desservant la zone industrielle. A cette heure de la nuit la circulation est quasiment inexistante. Le conducteur se range sur le trottoir, à l’arrière d’un bâtiment qui abrite « le Musée de la Voiture à travers les Âges ». En quelques secondes, à l’aide d’une cisaille de ferronnier, l’homme fait sauter le cadenas d’une porte de service et s’introduit dans l’arrière-cour du musée. Il lui faut une dizaine de minutes avant de trouver ce qu’il cherche dans le hangar qui sert de réserve : une espèce de chaise à porteur montée sur deux roues et équipée de brancards entre lesquels un laquais prenait place pour transporter les gentes dames de l’ancien temps. Elle n’est pas en parfait état mais ça fera l’affaire.

A l’intérieur du musée proprement dit, au cours d’une visite, Vatel avait vu un autre modèle restauré est exposé. Il aurait mieux convenu mais ce serait trop risqué de forcer la porte principale, d’autant plus que cela déclencherait probablement des alarmes.

Satisfait de son repérage, l’homme quitte la cour en prenant soin de refermer la porte avec un autre cadenas, tout neuf celui-ci, et dont il a la clé.

Ensuite il compte le temps qu’il lui faut pour rallier Eysines où se trouve la deuxième partie de son prochain hors d’œuvre.

 

En conduisant dans la quiétude de la nuit il repense à son premier service. Mises au point de longue date ses deux premières préparations étaient dignes d’un grand Chef. Il regrettait un peu la troisième ; ça lui avait fait quelque chose de sacrifier une enfant. Il aurait préféré utiliser la mère mais elle était tout le temps collée à son mari. En plus c’était une grosse dondon qu’il aurait eu du mal à porter jusque dans le bois. Avec la gamine ça avait été une promenade de santé. Quand il l’avait cueillie, elle se cachait les yeux. Pourtant il n’avait pas hésité à frapper, il s’était fait une raison en pensant aux milliers de vies sacrifiées chaque jour pour satisfaire les appétits. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…

 

Enfin il avait plutôt bien réussi son dessert. Dans l’ensemble il pensait s’être honorablement débrouillé. Bientôt son talent serait universellement reconnu.

 

Vingt-deux minutes. C’est le temps qu’il lui faut pour aller du musée à Eysines. Il passe lentement devant la villa de son prochain ingrédient. Sur la porte une plaque est éclairée par une veilleuse. Délicatement calligraphié en lettres anglaises on peut y lire le texte suivant : « Maître Hettalon – Ancien Bâtonnier au barreau de Bordeaux »

Comme les autres nuits, la baie vitrée qui donne sur le jardin est béante. Avec la chaleur de l’été les gens dorment les fenêtres ouvertes.

Tranquillement Vatel prend ses dispositions pour passer de la conception à l’action.

 

*

 

Alors que les premières lueurs de l’aube s’annoncent la BMW noire regagne lentement le centre ville. L’homme qui la conduit est épuisé mais content. Il a encore un petit travail à effectuer. Il s’agit de déposer un carton en toute discrétion devant le portail des fournisseurs du quotidien Sud-Ouest.

Ce n’est pas le tout de cuisiner, il faut aussi penser à la publicité !

 

 

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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 00:04

Les-ruches.jpg

 

 

 

 

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 00:02

 

bloui par le rayon lumineux, Jeannot place une main devant les yeux.

Qu’est-ce que c’est ? Bon sang ! Arrêtez !

C’est moi comique ! Tu fais du camping ?

L’intéressé se redresse et commence à rouspéter.

Putain ! Bordiga ! Arrête cette lampe ! Tu veux me rendre aveugle !

Philip détourne la lumière.

Ils ont du bon matos à la brigade. Regarde ! Ça éclaire au moins à vingt mètres.

Jeannot cligne des yeux, il ricane et répond :

Tu parles ! On y voit que dalle sur ce chantier. Je ne peux pas travailler dans ces conditions. Comme je vais pas m’amuser à les transporter, je vais attendre qu’il fasse jour pour étudier de près les branchages qui recouvraient le corps. Il fera clair dans deux ou trois heures.

 

Philip s’assied sur le sable. A l’aide de son index il dessine des arabesques qu’il efface ensuite du revers de la main. Il recommence plusieurs fois ce manège comme si ça pouvait l’aider à évacuer le stress. Son esprit est totalement occupé par le meurtre. Il dit plus qu’il ne demande :

Tu as vu la gamine ?

Ouais. Les pignes de pin sur le cœur. C’est vraiment un malade mental ce mec. Tu crois qu’il l’a violée ?

Non, Je ne pense pas. Il me semble que c’est pas son genre. Il considère ses victimes comme des victuailles, point barre. Enfin j’espère que j’ai raison de penser ça, Karpov nous dira précisément de quoi il en retourne après l’autopsie.

En tout cas, s’il a laissé des empreintes quelque part en manipulant les branches, ou sur le maillot de bain, je pourrais les comparer à celles que j’ai relevées dans le local à balais en face des coiffeurs. Ça permettrait de confirmer qu’il s’agit bien du même type.

Ça ferait surtout un élément de preuve. Le début du commencement de quelque chose. Il faut absolument identifier ce tueur. Et ça urge.

Entre nous, si j’étais à ta place et que j’arrive à le coincer quelque part, je lui mettrais une balle entre les deux yeux. Si on lui fait un procès, tu verras qu’il y en aura encore qui lui trouveront des excuses !

 

Philip se met à bailler puis il s’allonge à son tour.

Finalement, tu as raison. C’est pas trop mal ici pour dormir une paire d’heures.

Jeannot se marre.

Eh ! Eh ! Bordiga se la joue au clair de lune ! On aura tout vu… Putain ! Il est temps qu’elle se termine cette histoire !

 

 

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20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 00:05

Tic-ou-Tac.jpg

 

 

 

 

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 07:00

 

 Quand je vis le menu déroulant du nouveau logiciel imposé par l’administration, je restai bouche bée. C'était du déroulant déroutant. Je me demandai combien d’éminents énarques, de géniaux ingénieurs et d’obscures petites mains avaient été mobilisés pour produire cet outil indispensable (mais dont-on s'était très bien passé jusqu’à présent), cette usine à gaz que j’installai néanmoins sur l’antique PC que nous avons acheté en réclame, il y a déjà fort longtemps, avec des sous péniblement économisés sur le budget de la coopé.

 

C’en fut trop pour la vieille bécane que nous utilisons pour épuiser nos tâches de secrétariat. A force de valider les items par de vibrants OK !!! OK !!! OK !!!!!! et de s'acharner sur les touches du Crissant Clavier, le programme ne répondit plus du tout et se planta lamentablement.

 

A son grand dam, la souris se trouva désespérément bloquée en plein milieu du menu, abandonnant de facto tout espoir d'atteindre l'hypothétique plateau de fromages.

 

 

Écrit pour les Impromptus Littéraires

 

 

 

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 00:01

Mona-Lisa.jpg

 

 

 

 

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